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Séances Passées

Séance du 26 janvier 2023

Elisabeth Magotteaux

« “[…] le cinéma est tout à fait incapable de rendre ce monde illimité.“ Fernand Léger et son cinéma aux États-Unis. »


Elisabeth Magotteaux

« […] le cinéma est tout à fait incapable de rendre ce monde illimité. » soulignant ainsi Fernand Léger (1881-1955) quelques jours après son arrivée en Amérique à l’automne 1931. Fasciné par les salles de projection, les lumières éblouissantes et la publicité mobile, l’artiste insiste sur la manière dont New York échappe naturellement à toutes les représentations picturales et cinématographiques, ce qui explique d’ailleurs pourquoi il a peu dépeint la ville, à la différence de Paris, alors même qu’il y séjourne trois fois dans les années 1930 avant de s’y exiler pendant la Seconde Guerre mondiale. L’intérêt de Léger pour les États-Unis est déjà perceptible depuis les années 1910 par son appétence pour les films américains et particulièrement le genre burlesque. Si la relation qu’à entretenue Léger avec le cinéma a fait l’objet d’un réexamen récent, la réception critique américaine de son Ballet mécanique et les courts et longs métrages auxquels il collabore outre-Atlantique requièrent une analyse approfondie. Cette communication explorera ainsi les conditions de réalisation et la réception des chefs-d’œuvre cinématographique de Léger aux États-Unis.


Elisabeth Magotteaux est doctorante contractuelle en histoire de l’art contemporain à Sorbonne Université. À la croisée de l’histoire de l’art et du cinéma, sa thèse pluridisciplinaire, intitulée Fernand Léger et les États-Unis, se concentre sur la période américaine de Fernand Léger, soit les trois voyages que l’artiste entreprend aux États-Unis au cours des années 1930 et son exil volontaire de 1940 à 1945. 

Illustration : Fernand Léger et Dudley Murphy, Ballet mécanique, 1923-1924, EYE Filmmuseum Amsterdam, photographs of the nitrate print by Olivia Kristina Stutz, ERC Advanced Grand FilmColors. .


Séance du 13 décembre 2022

Elisa Carfantan

Mardi 13 décembre à 18h se tiendra la prochaine séance de notre séminaire Kinétraces. Nous aurons le plaisir d’accueillir Elisa Carfantan pour une intervention intitulée : 

« À l’ombre des projecteurs : les acteurs rotoscopés par Disney, de Blanche-Neige et les sept nains (1937) à La Belle au bois dormant (1959) » 


Elisa Carfantan

La rotoscopie, qui consiste à décalquer les mouvements d’une référence filmée pour animer une figure dessinée, est une technique assidûment employée par le studio Disney entre les années 1930 et 1950. Pour autant, elle a rarement été mise en avant dans l’histoire qui a été écrite par et sur ce studio, puisque considérée comme une technique de triche par les valeurs et l’enseignement disneyen. Alors que l’idéal disneyen serait de parvenir à « faire oublier que les personnages que nous voyons sont dessinés », d’après ce que l’on peut lire dans une des discussions tenues au studio en 1938, l’histoire de Disney a ainsi très souvent oublié que ces personnages sont parfois filmés avant d’être dessinés. Cette communication propose de revenir sur la place de l’acteur dans l’imaginaire des équipes de Disney et sur les plateaux de tournage de ses films entre 1937 et 1959, place qu’il s’agira également de confronter à sa représentation dans les publicités de l’époque. 

Elisa Carfantan est doctorante à l’Université Rennes 2. Sa thèse, en cours de rédaction, porte sur la technique de la rotoscopie et plus précisément sur la manière dont ses usages et sa perception renvoient à différentes pensées de l’animation au cours de l’histoire du cinéma. Membre des comités exécutif et scientifique du projet de recherche Beauviatech, qui s’intéresse à la transition numérique à partir du cas de la société Aaton, elle est responsable éditoriale de son carnet de recherche, mais également de deux parcours de l’encyclopédie Technès consacrée aux techniques audiovisuelles et à leurs usages.

Informations pratiques :
Galerie Colbert, 2 rue Vivienne, 75002 Paris.
Salle Walter Benjamin


Séance du 17 mars 2022

Intervenante : Bárbara Janicas

« Rémanences du corps dansant à l’épreuve des expérimentations cinématographiques »

Quelques mois après la soutenance de sa thèse « Pulsions dansantes du cinéma expérimental sur pellicule », Bárbara Janicas s’interroge sur les prolongements possibles pour sa recherche sur les hybridations entre la danse et le cinéma. Son projet doctoral a permis de mettre au jour une histoire souterraine des formes ciné-chorégraphiques expérimentales, dans laquelle le mouvement inspiré de ou aspirant à la danse se manifeste en deen deçà et au-delà la représentation de corps humains et de figures chorégraphiques conventionnelles. Aujourd’hui, elle continue de sonder les moyens de résistance des « corporéités dansantes » aux manipulations spatio-temporelles et aux déformations plastiques spécifiques du cinéma expérimental, ainsi que son impact sur les spectateurs, dans le cadre d’une approche figurale qui fait la part belle aux sensations. Cette communication reviendra en outre sur les outils méthodologiques et les concepts philosophiques engagés dans l’analyse des œuvres filmiques expérimentales, afin de réfléchir à leur applicabilité dans le cadre de l’étude de filmographies plus contemporaines qui problématisent le mouvement des images à travers l’évocation fortuite ou l’expression insensée de la danse.

Bárbara Janicas est docteure en études cinématographiques et l’auteure d’une thèse intitulée « Pulsions dansantes du cinéma expérimental sur pellicule », réalisée sous la direction de Dominique Willoughby et soutenue en octobre 2021 à l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis. Sa recherche doctorale a été financée par une bourse de la Fundação para a Ciência e a Tecnologia (Portugal). Rattachée au laboratoire de recherche ESTCA, elle est actuellement ATER à mi-temps à l’Université Paris 8. Bárbara Janicas fait également partie du comité de rédaction de la revue en ligne Images secondes et collabore avec le collectif de critiques portugais À pala de Walsh.


Séance du 23 février 2022

Intervenant : Matthieu Couteau

« Archéologie du discours interpreétatif : Deleuze, un exemple esthétique au prisme de l’archive  »

Si le film est le produit d’un contexte dont la restitution éclaire rétrospectivement l’œuvre, les théorisations autour des films, et plus largement du cinéma, n’en demeurent pas moins concernées par la question de l’historicisation. La proposition théorique forte de Gilles Deleuze autour du gros plan, au sein de L’image-mouvement , illustre parfaitement ce besoin d’étudier la construction du discours pour expliquer au mieux ses résultats. Car la théorie deleuzienne sur « l’image-affection » est fondée sur des pliages conceptuels qui font assumer ses hypothèses à des penseurs antérieurs, sans préciser leur méthode et leur originalité. L’intérêt de cette communication est de confronter au préalable les textes théoriques sur le gros plan et la lecture qu’en fait le philosophe français. Cette communication s’attardera ensuite la construction du texte deleuzien par le biais de ses archives, disponibles en ligne sur le site de l’Université Paris 8. Cette étude sera l’occasion de comparer les textes de Deleuze entre eux et de voir les changements opérés entre 1981, début des cours sur l’image-mouvement, et 1983, publication de l’ouvrage L’image-mouvement . La communication, pour finir, aboutira à un moment d’analyse sur les commentaires filmiques du « chapitre 9 : l’image-affection », notamment sur l’exemple concret du film de Pabst  Loulou

Matthieu Couteau prépare actuellement une thèse sous la direction de Térésa Faucon, dont l’intitulé provisoire est Théorie du gros plan sonore et porte sur la définition des puissances esthétiques d’un équivalent auditif au gros plan visuel. Ce travail est mené au sein de l’école doctorale 267 « Arts et médias » et de l’unité de recherche IRCAV, toutes deux rattachées à l’Université Sorbonne-Nouvelle (Paris III), depuis 2019.


Séance du 7 décembre 2021

Intervenante : Darina Protsenko

« La peinture qui aimerait être le cinéma »

On sait que le cinéma a toujours été l’un des éléments majeurs de l’éducation et de l’information visuelle pour les artistes. Henri Matisse aimait aller au cinéma pour « étudier ce que l’art du cinéma peut apporter à la peinture et vice-versa » , Edward Hopper quand il n’arrivait pas à peindre . Mais si à l’époque de Hopper, pour voir The Maltese Falcon (1941), il fallait faire un long chemin pour se rendre dans une salle de projection, aujourd’hui les diverses supports — du DVD à l’ordinateur —, permettent d’avoir accès à une histoire du cinéma « de chez soi », à volonté, au moment où on le désire. Comment aujourd’hui, à « l’ère de l’écran » , le cinéma enrichit la peinture ? Qu’est-ce qu’un peintre contemporain saisit d’un film : le contenu ou l’aspect visuel ? Comment autour d’un auteur ou d’un film plusieurs peintres se trouvent réunis, entraînant les convergences involontaires et les coïncidences.


Séance du 29 octobre 2021

Intervenante : Ondine Razafimbelo

« Le rôle de la musique de Michel Legrand dans le cinéma de Jacques Demy »


Si l’importance de la musique dans l’œuvre de Jacques Demy a été soulignée par de nombreuses études cinématographiques, cette dimension n’a jamais été envisagée sous un angle véritablement scientifique. Dans sa recherche, Ondine Razafimbelo choisit d’interroger en profondeur les œuvres les plus célèbres du cinéaste en plaçant l’analyse musicale au centre de ses préoccupations, pour mieux montrer ensuite les liens entre la composition musicale, la construction filmique et la psychologie des personnages. Cette communication vous propose de découvrir, à travers des exemples tirés de Peau d’âne et des Parapluies de Cherbourg, différents outils et langages musicaux employés par le compositeur pour nous offrir des clés de compréhension filmique nouvelles.

Biographie/bibliographie
Ondine Razafimbelo est doctorante contractuelle avec mission d’enseignement à l’UFR de musique et musicologie de Sorbonne-Université. Sa thèse, en cours d’élaboration, porte sur le rôle de la musique de Michel Legrand dans les films de Jacques Demy (Les Parapluies de Cherbourg, Les Demoiselles de Rochefort, Peau d’âne). Elle est l’auteure d’un article sur la musique de Peau d’âne, publié dans la revue d’analyse musicale Musurgia (https://www.cairn.info/revue-musurgia-2019-3-page-89.htm). Elle est, depuis 2021, chercheuse associée à la Cinémathèque Française.