Missing Pieces
PRÉSENTATION DU PROJET
Le projet Missing Pieces s’intéresse aux matériaux invisibilisés par les processus de création et de production audiovisuels, des générations d’images argentiques aux flux numériques.
Quel est le statut de ces objets écartés par des choix esthétiques, des logiques industrielles ou des contraintes politiques ?
Les missing pieces invitent à penser une histoire en négatif des images animées.
Comme envers de projets censurés, elles écrivent des intrigues politiques alternatives.
Enfouies dans le cloud, un grenier ou une cinémathèque, les données numériques et bobines oubliées portent des récits du fragment et de la perte.
Leurs chronologies sont à rebours : images effacées par les étapes de travail ou devenues illisibles, altérées par le temps, liées à des appareils obsolètes.
Ces objets dévoilent le contrechamp des prises – operateurs, preneurs de son, monteurs et auteurs au travail – ainsi que des archéologies de gestes ensevelis sous les films achevés – repérages, essais d’acteurs, rushes, travaux de laboratoire. Combien d’essais pour une image retenue ?
En donnant une visibilité à ces pièces manquantes, la résidence invite à réanimer leur potentiel artistique et théorique.
De mars à juin 2020, Missing Pieces propose une exposition en salle Roberto Longhi, un séminaire de recherche et des projections en présence d’artistes tels que Bertrand Mandico, Isabelle Prim, Ossama Mohammed et Albert Serra.
L’exposition – La pièce manquante
Quelle est cette pièce qui manque ? Et à quoi ou à qui la pièce manque-t-elle ?
Cette exposition conçue comme une exploration de la matière filmique et audiovisuelle occultée aborde les missing pieces comme une matière plastique, un laboratoire auteurial, une coulisse technique et un objet politique.
La pièce manquante est un fragment de l’histoire du cinéma menacé par l’invisible : ce sont des films – perdus, oubliés, retrouvés ; des séquences – censurées, non-montées ; des photogrammes – détachés, abîmés, restaurés.
La pièce qui manque est un appareil, un format, un technicien, un geste, une expérience.
La pièce manquante est un lieu : une archive, une salle de projection, un laboratoire. Mais c’est aussi un non-lieu, immatériel et imaginaire.
C’est cet espace d’exposition.ne façon de nommer la perte qui s’attache aux images en mouvements, à leurs flux insondables, à leur disparition inéluctable, mais aussi à leurs constants resurgissements convoqués par ce qui nous manque, à nous, spectateurs.
Notre programme
5/10 – MP#1 : The Missing Pieces Picture Show
16/10 – MP#2 : Les Missing pieces projetées : programmation et conservation
27/10 – MP#3 : Ces objets « qui courent vers la mort » : flux d’images numériques, vidéos de surveillance et cultures mobiles